Quelques toponymes

La Bourgogne est le nom qui désignait autrefois le sainfoin. C’est une plante fourragère, de la famille des légumineuses que l’on peut faucher plusieurs fois par an pour en faire du foin.

La Bourgogne est particulièrement résistante au froid et à la sécheresse. Ce qui est le cas pour le plateau entre Buhy et Montreuil. Cette plante a également donné son nom aux fameux escargots de Bourgogne qui pouvaient y développer leur cycle sur plusieurs années.

Chaque matin, profitant de l’humidité matinale les escargots montent se nourrir à la cime tendre et juteuse de cette plante et il n’y a même pas besoin de se baisser pour les ramasser ; il suffit de les cueillir.

Le périmètre du trésor dans le haut de Buhy est peut-être une légende.

« Travaillez, prenez de la peine »

Toutefois, habitant Buhy dans la rue du trésor, je pratique le jardinage et j’ai eu la surprise de trouver un jour des pièces apparemment de bronze. Il s’agissait en fait d’un liard à l’effigie de Louis XVI et l’autre à l’effigie de Henri III. (1 liard= 3 deniers ou 1/3 de sol)

Ma découverte à elle seule ne justifie pas l’appellation rue du trésor. Nous pouvons avancer sans prendre de risques une autre hypothèse, certes, bien moins romanesque.

Et si ce trésor n’en était pas un, mais plutôt un dû. Les revenus de cette parcelle, étant échue, à titre de rente ou de donation. À quelques kilomètres de Buhy, de l’autre côté de l’Epte, sur la commune de Bus St-Rémy en territoire normand, se trouvait une abbaye de femmes fondée au XIIIe siècle. Cette abbaye dont l’église abbatiale fut consacrée en 1322 appartenait à l’ordre des bénédictins cisterciens.

Il s’agit de « L’Abbaye du trésor » qui perdura jusqu’en 1790.

Il s’agit de la parcelle crayeuse exposée plein sud qui se trouve sur la colline du bois d’Arnet juste au-dessus de la manufacture. Ce nom indique clairement qu’il y avait de la vigne à cet endroit.

Située dans le prolongement de la précédente, en direction de Buchet, l’exposition un peu plus sud-est y permettait également la culture de la vigne ou du seigle.

Le seigle ayant une croissance rapide pouvait pousser sur ces terres sèches en bénéficiant des pluies de printemps et arriver à maturité sans être échaudé et trop souffrir de la sécheresse du début d’été.

Coupé juste à maturité, sa paille longue, était utilisée pour les couvertures en chaume, lier les gerbes de blé, la protection des meules en plein champ ou encore pour le paillage des chaises.

Il ne fait aucun doute, pour que cette appellation soit directement liée à la culture du chanvre.

Le bief de la manufacture de Buchet est en surplomb de cette parcelle qui très certainement devait servir de rouisserie ce qui permettait de faire fermenter les tiges de chanvre et d’en extraire la filasse qui ensuite était transformée en textile ou en cordages.

Il s’agit de la parcelle qui se trouve sur la droite à la sortie de Buchet jusqu’à la route nationale.

La terre y est particulièrement propice à la culture. Il se pourrait bien que ce nom provienne de ce que les racines du chiendent qui envahissait les cultures étaient récoltées, mises à sécher pour que l’on puisse ensuite les employer pour fabriquer des brosses.

Cette parcelle de Buchet prolonge les Chauds-soleil et s’arrête au chemin de Buchet au Heloy qui démarre à angle droit au bout de la Venelle-au-Bois.

Le toponyme Les Loges est très courant Loges tire son nom du mot d’origine germanique loge « hutte, cabane de feuillage » établie dans la forêt. C’est de ce mot que viennent logis et loger.

L’allemand moderne Laube désigne une tonnelle, à l’origine du haut-allemand, on trouve lauba, laubja.

Loge : cabane, habitat rustique au Moyen Age. Toponyme extrêmement répandu. Atteste l’existence d’un habitat ancien

Situé sur les bords de la D 914, ancienne chaussée Jules César, il s’agit d’une ancienne carrière d’où l’on extrayait de l’argile plastique. Nous n’avons trouvé aucune mention de tuilerie ou poterie sur le territoire de la commune.

Il n’y a aucune ambiguïté possible, lorsque l’on rencontre ce toponyme.

La plupart du temps, ces parcelles sont placées à proximité des grands axes de circulation, ce qui est le cas pour la parcelle de Buchet.

Ce terme est quelquefois remplacé par «ladrerie» «léproserie» «lazaret». Il existait donc à cet endroit, un lieu d’accueil et d’isolement pour les malades atteints de la peste. La chapelle de ces lieux, en général tenus par des religieux était souvent consacré à St Lazare ou à Marie-Madeleine.

Le bosquet qui se trouve à cet endroit, épouse les contours de la propriété et des bâtiments.

Situé dans le « Bois d’en bas » il s’agit d’une petite dépression, où l’eau est toujours présente.

Cette mare d’eau saumâtre est fréquentée par le gibier et particulièrement par les sangliers qui la maintiennent ouverte et s’en servent comme soue. Les arbres des alentours présentent de nombreuses marques de frottage.

Il s’agit de la grande parcelle qui englobe la Maladrerie

L’arpent est une ancienne mesure agraire qui valait 100 perches soit 48,21 ares, d’où 15 arpents égal 633 ares.

M. Robert Poirier s’est amusé à écrire une fable qui raconte comment ce lieu-dit est devenu la propriété d’un laboureur

Lire la fable de M. Robert POIRIER

Les Quinze Arpents

 Il y avait en ce temps -là, à Buhy un laboureur qui se lamentait de ne pouvoir nourrir sa nombreuse famille. Bien que d’un naturel timide  il osa un jour aborder le châtelain et lui dit :

“Seigneur mes Enfants ont faim et sont vêtus de guenilles .Si seulement vous aviez la bonté de me céder un petie arpent. Je pourrais au moins y faire pousser quelques légumes, pour épaissir le potage”.

“Je te permets de cultiver ce que tu pourras labourer entre le coucher et le lever du soleil”   et il rit longuement;

Le croquant était à la fois satisfaitet inquiet :que pourrait-il retourner avec sa mauvaise charrue, seul et en si peu de temps car les nuits sont courtes en été .

Il eut alors l’idée d’implorer Saint Saturnin, patron du village.” Mon bon Saint venez à mon secours ,je vous prie “.

– Mon fils, fit une voix du ciel, laboures seulement le tour du champ qui s’étend entre les trois chemins du hameau de buchet et va le dire à ton maître .

Ce qui fut fait . Dès l’aube le laboureur se rendit au château et dès que le Seigneur parut il l’informa :”Maître j’ai fait le tour de la grande pièce du hameau . 

Le Seigneur de Buhy n’était point méchant homme et il avait de l’humour.”Mesurons ton travail , et si il y a plus d’un arpent,tout ce  qui est à l’intérieur sera à toi. Le compte était bon et entre le sillon tracé par le manant il y avait quinze arpents. Le maître tint parole.  Depuis l’endroit est devenu le lieu dit : Les quinzes arpents …ET c’est le champ le plus fertile du pays .

Monsieur Robert POIRIER le 25/07/2002

Un coteau calcaire exposé plein sud, au-dessus des 15 arpents. Bénéficiant d’une exposition particulièrement ensoleillée du matin au soir il est fort probable qu’il était propice à la culture de la vigne.

Au XIXe et début du XXe siècle plus aucune culture n’y était pratiquée et le coteau servait de parcours à moutons.

Ce nom sans équivoque laisse penser qu’il y avait à cet endroit un étang de pisciculture, d’autant plus que la vallée du Cudron est barrée sur toute sa largeur par une digue de terre, sur laquelle est construit le Moulin de la Bonde.

La « Bonde » étant l’aménagement, qui permet de mettre un étang à sec afin de récolter le poisson.

Sous le caillou, bas de la pièce (près de l’argilière)

Il suffit de se promener sur ce plateau pour comprendre l’origine du nom. La couche de terre arable, n’est pas très épaisse et l’on y rencontre une quantité impressionnante de silex.

  • Derrière les Prés (long du bois martin),
  • Les Terriers au dessus de catherine,
  • Les Vautinons  après la Maladrerie,
  • Vente de la croix Bazile (Bois prieur actuel),
  • Les Volées les Bas Volées,
  • Les Brulets.

Cette parcelle est située au bout de la rue de la Source. Le terme « Fontaine » désignait autrefois indistinctement tout point d’eau aménagé, source ou puits. Cette parcelle surplombe le lavoir de Buhy.

  • La remise des Bouleaux
  • Le Clos Minet jusque sur le plateau
  • La haie Guillon chemin de St Clair et relais
  • La cote Jourdin (Boulanger Bruny)
  • La Vigne des Groues
  • Les Groues ( grou ou grouettes ) Il s’agit en fait de terrains ou de terres caillouteuses très propices à la culture de la vigne.-
  • Sous la petite Remise (Près du Fayel)
  • La petite croix
  • Derrière la grande bourgogne
  • Sous la grande bourgogne
  • La Calotière

Deux endroits portent ce nom sur la commune.

A Buhy près de la grande Bourgogne et à Buchet tout le plateau au dessus de la cave de l’impasse du Chêne.

D’usage courant Closeau, Cloiseau, Clou : indiquait un lieu clos bien délimité. Quelque fois un retranchement médiéval.

Au moyen âge la région parisienne et plus particulièrement le Vexin était un haut lieu de production de vin, avec plusieurs dizaines de milliers d’hectares de vignes. Dans notre Commune on retrouve les anciennes implantations de vignes grace aux appellations données à certaines parcelles, telles que les vignes, les beaux soleils, etc.

Les sols calcaires de notre région étaient favorables à la production de raisins, gorgés de sucre, donc de qualité. Principalement blanc, issus de cépages chardonnay il s’avérait être un produit dont on pouvait en tirer une source de revenu.

Le vin issu des pressoirs était un petit vin “aigrelet“, mais vendu dans bon nombre de dépots de vin, il faisait le bonheur des ouvriers,tâcherons etc.

Au XIXe siècle le phylloxéra est passé par là et toute la vigne francilienne ne pu se remettre de ce coup du sort.

Aujourd’hui d’autres régions dans notre Pays produisent des vins de grande qualité, commercialisés sous l’appellation A.O.C.

Notons toutefois que sous l’impulsion d’une association “la Commune Libre de St Martin”la vigne pourrait localement connaitre une nouvelle jeunesse. Plusieurs centaines de pieds ont été replantés, ils donnent un cru appelé le “Ginglet”que l’on peut apprécier en novembre à la Foire aux harengs à St Martin (Pontoise).

La passion de la vigne règne encore de nos jours , la preuve dans l’amicale du clos des Doucerons à Jouy le moutier on cultive encore sur d’anciens pieds de vigne sur les hauteurs du village un cépage de la famille du ginglet qui produit chaque année quelques 250 litres de baco.