Le Vexin, privilégié par son réseau hydrographique particulièrement riche et bien réparti sur la plupart des cours d’eau a favorisé à partir des XIe et XIIe siècles l’apparition des moulins à eau. C’est ainsi que chaque village et hameau de notre région possédait son ou ses moulins .La meunerie a atteint son paroxysme au XVIIIe ou elle fut l’une des plus grandes activités du Vexin. Aujourd’hui les moulins à eaux qui étaient en activité dans le Vexin ont disparu. Appelé plus communément « le Moulin de la Bonde » il fut construit en 1796 par Jean-Louis Désert, sur l’emplacement de la bonde d’un ancien étang.
Le moulin se trouve à 1150 m en aval du moulin du « Petit Buchet » situé sur la commune de Parnes. (À signaler que ce moulin a appartenu au fief de Buhy jusqu’au début du XIXe siècle).
Le Cudron après avoir serpenté libre en suivant la rive droite de la vallée est dévié et la traverse à angle droit à 450 m en amont du moulin. Il existe du côté droit un talu et qui semble dessiner le cours que suivait probablement le Cudron avant la construction du moulin. Au hameau de Buchet, le Cudron alimentait ce dernier moulin à blé dont il ne subsiste aujourd’hui que quelques pans de murs. (Dans les années 50 les bâtiments de meunerie était toujours debout, le logis du meunier qui avait été restauré une quinzaine d’années auparavant était toujours en excellent état, couvert, avec portes, fenêtres et volets et dit-on pendant la deuxième guerre mondiale, on venait y danser de temps en temps au son de l’harmonica ou d’un phonographe.)
Le canal de dérivation traverse toujours la propriété, mais l’eau n’entraîne plus la roue du moulin. Elle se jette toujours à son emplacement de plus de 3 mètres, mais inutilement, on peut toujours y voir les traces de l’axe de la roue sur les pierres usées. (Ça mérite de faire une photo)
En 1825, le propriétaire du moulin qui figure sur le cadastre de 1819 en tant qu’usine à blé est maître Pierre Vibesq. Il se plaint avec les autres usiniers de Buchet des gens de Parnes qui ouvrent des prises d’eau, vannes et batardeau, sans tenir compte des lois et règlements en vigueur.
En 1833 selon Cassan, à cette date le Moulin de la Bonde est un moulin à « tan » c’est-à-dire qu’il pulvérisait l’écorce de chêne pour la préparation des cuirs. C’est au stade de la préparation de poudre de tan que l’on utilisait l’énergie hydraulique du Cudron. On allait au printemps au moment de la montée de la sève prélevée des écorces sur des chênes de 12 à 14 ans. Après un long séchage on réduisait l’écorce en petits morceaux « écossards »qui étaient introduits dans le système de meubles, analogue au procédé horizontal mis en pratique dans les moulins à farine. Ces moulins à meules donnaient un tan très fin presque de la poussière.
En 1859, une ordonnance du 13 mai régit le bief, Bertaux-Dumont est autorisé à maintenir en activité son usine redevenue moulin à blé.