De 1820 à 1940, l’usine de Buchet a connu de nombreuses transformations et activités. En 1822, Jean-Baptiste Pruvost obtient l’autorisation d’y construire une papeterie. Quelques années plus tard, cette industrie fournissait du travail à une dizaine d’ouvriers, produisant 2190 rames de papier gris.
D’importants travaux sont alors réalisés sur le cours du ruisseau afin d’augmenter la force hydraulique. En amont, le bief est aménagé sur environ 200 m et en aval de l’usine, le lit est creusé sur environ 300 m avant de reprendre sa pente naturelle. Avec ces travaux, on obtient une chute d’environ 3 m de haut. Sur toute la propriété de l’usine, le cours aval du Cudron chemine sous terre par un tunnel maçonné et voûté dans lequel un homme se tient debout sans contrainte. Les riverains de Buchet demandent et obtiennent la conservation de leurs droits et usages pour faire rouir leur chanvre dans les rouissoirs qui existent sur leur propriété bordant le Cudron.
usine de Buchet
En 1845, une scierie mécanique remplace la papeterie. Au fil du temps la force hydraulique, qui entrainait l’arbre à poulies de l’usine est remplacée par une machine à vapeur. A cette époque, avec le sciage, on cintre dans l’usine des brancards de voitures, des éléments de carrosseries hippomobiles et on y fabrique également des chaises.
Le 3 juillet 1879, la scierie est ravagée par un incendie. 10 années plus tard, l’entreprise emploie une quarantaine d’ouvriers et quelques enfants ce qui était courant à cette époque. La scierie s’est alors spécialisée dans la fabrication de traverses de chemin de fer et M. Maish directeur de l’usine reçoit la décoration de « l’Ordre du Christ du Portugal » qui recevait une bonne partie des traverses fabriquées à Buchet.
En 1893 l’exploitation est cédé par Frédéric Maish aux époux Dulay, l’activité est alors précisée : bois de sciage, bois cintrés, débités et chantournés, traverses de chemin de fer, brancards et fabrications de chaises. L’année suivante, les propriétaires s’appellent Brothier et Émilie Brubigny. Le 5 mai (ca 1894) de la même année, ils revendent la fabrique à Léon de Montgolfier.
En 1904, 10 ans après son installation dans l’usine de Buchet, monsieur de Montgolfier devient maire de Buhy, il donne une fête. Tous les ouvriers sont conviés pour un repas à l’usine. En 1910, Louis Guibert signale encore l’activité de l’usine comme scierie mécanique.
De 1920 à 1930 La société ADOR fabrique dans les bâtiments de la manufacture des aliments pour animaux. L’énergie hydraulique est toujours utilisée pour le broyage et le mélange des matières premières. Le réseau électrique s’étant déployé, un transformateur moyenne tension est installé à l’entrée de l’usine et l’électricité prend le relais de la vapeur.
En 1930-1940 l’exploitation est rachetée par la famille Mellotté qui poursuit la fabrication d’aliments pour animaux, (chiens et animaux de basse-cours) jusqu’au début de la guerre. Cette famille connaîtra une fin tragique, lors d’un accident de la circulation, en revenant de visiter un terrain aux alentours d’Evreux où ils comptaient faire construire en vue d’une retraite prochaine. Leur fils ainé (René) est également disparu lors de cet accident.
L’activité industrielle cesse et les bâtiments seront vendus le 1er mars 1957, à M.et Mme Elie qui y exploitent quelque temps un élevage de cochons. Ce sera ensuite jusque vers le milieu des années 1960 un terrain de camping. Ensuite, seule la maison de maître reste habitée ainsi que les bâtiments administratifs et ouvriers, transformés en logements individuels : « L’Espace Elie. ».